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Concours infructueux

Démarré par FLKTNA34, 19 Septembre 2023, 15:07:54

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FLKTNA34

Bonjour,
Je me questionne quant à la procédure à suivre par l'université lorsqu'elle déclare un concours interne infructueux. En effet, lors de la phase d'admissibilité, une sélection a déjà été opérée, cela démontre t-il que le poste est déjà fléché et que la personne n'a pas réussi la phase d'admissibilité, ce qui est tout à fait contraire à l'éthique et potentiellement illégal pour ceux qui ont préparé le concours. Pourriez-vous m'informer s'il existe une procédure de recours dans de telles circonstances?
Bien à vous

sirène

Bonsoir,

Qu'est-ce qui est contraire à l'étique voire illégal vis-à-vis des candidats recalés ? Ils ont fait l'objet d'une présélection (l'admissibilité) mais n'ont pas été retenus pour occuper le poste mis au concours (l'admission). Le concours est infructueux car personne ne remplissait les critères de recrutement déterminés par le futur employeur (l'affectataire est forcément désigné et c'est lui qui fournit la fiche de poste que le jury doit suivre). Il n'existe, à ma connaissance, aucune obligation pour l'employeur de recruter un postulant.

Oui, il existe un certain nombre de concours ITRF dont les résultats sont connus à l'avance dans l'établissement / le service affectataire. Oui, c'est très moche pour les candidats candides qui y croient. Mais cela reste légal, même si éthiquement parlant on peut mieux faire, de procéder de la sorte car le principe des concours ITRF c'est la recherche d'un profil particulier pour occuper un poste déjà identifié.

Votre recours n'a strictement aucune chance d'aboutir. Premièrement le jury est souverain de sa décision et n'a pas à la justifier. Deuxièmement quel est votre intérêt d'arriver dans un service qui ne veut pas de vous ?

TomTom

Bonjour,

Par expérience des concours il y a une dizaine d'années, le jury est souverain et n'a pas à justifier ses décisions. Si les textes ont évolué, je serais aussi curieux de le savoir.

J'ai personnellement eu le cas il y a une dizaine d'années où j'ai terminé premier à un concours avec 14 à l'oral et le jury a décidé qu'il fallait avoir 16, décidant sans aucune justification valable que le concours était infructueux.

Tout simplement pour m'écarter car le poste était déjà occupé par quelqu'un qui n'avait pas réussi l'admissibilité, je l'ai moi-même entendu de la bouche du président du jury qui répondait un peu trop fort à la RH alors que j'étais encore dans le couloir en sortant de l'oral.

J'ai aussi été "témoin" de concours IE ou IR où les personnes ont été reçues uniquement parce qu'un des membres influent du jury était un ami du candidat et qu'il voulait cette personne, peu importait la qualité des autres candidats.

Même en cas de recours je doute qu'un tribunal administratif vous accorde le poste, le jury étant souverain dans ses décisions. Le « copinage » a toujours existé dans nos concours et n'est pas près de s'arrêter.

FLKTNA34

Bonjour,

Je tiens à vous remercier pour vos retours. Il est indéniable que nous évoluons dans un monde où le travail n'est pas toujours pleinement reconnu. Cependant, il est peut-être temps de remettre en question l'usage courant du terme "concours". Organiser un processus de recrutement pourrait potentiellement être une alternative plus économique pour l'État, tout en établissant des règles plus claires.

Certes, il est vrai que seul le succès dans un concours donne droit à une titularisation. Cependant, il semble que la définition traditionnelle de ce terme, telle que "examen où ne sont admis qu'un nombre limité et préalablement défini de candidats, qui, après classement, obtiennent une place, un prix ou un titre" (pas pour des concours déclarés infructueux) est galvaudée. On a pu constater par exemple, avec la PACES, que certaines universités admettaient des étudiants en deçà de la moyenne afin de respecter le numerus clausus. Tout ceci pour souligner que la phase d'admissibilité semble n'avoir que peu d'utilité à l'échelle nationale, engendrant pourtant des coûts superflus que l'on pourrait éviter. Comme je le réitère, cette situation semble être admise. De plus, vous soulevez la question de l'intérêt de rejoindre un service qui ne vous souhaite pas véritablement. Il en va de même pour les personnes affectées à des postes en fonction de leur classement lors de concours. L'affectataire n'a pas forcément choisi ce candidat. Je ne remets pas en question la possibilité de choisir la personne à affecter, mais plutôt la méthode qui, non seulement génère des coûts, mais entraîne inévitablement des désillusions et des frais de participation pour les candidats à ces concours. Ainsi, il semble futile de chercher à évoluer si l'accord de son supérieur n'est pas acquis.
Bien à vous,

bdussoubs

Bonjour à tou(te)s,

Les situations que vous évoquez existent, bien sûr, il ne faut pas se leurrer.
Mais d'expérience, il existe une autre situation : surtout en catégorie A, où le jury d'admissibilité et le jury d'admission sont différents, il arrive que l'établissement choisisse mal la fiche emploi-type correspondant au poste qu'il ouvre. Dans la mesure où l'admissibilité se fait sur la capacité des candidat(e)s à occuper l'emploi-type,le jury correspondant sélectionne des profils et le jury d'admission se rend compte que ces profils ne sont pas les "bons" pour la fiche de poste proposée... Et il peut préférer ne pas pourvoir le poste car aucun(e) candidat(e) ne lui semble avoir les compétences nécessaires, d'autant plus si peu de candidats sont venus passer l'audition.
Autre biais : sur un concours interne, des agents déjà titulaires vont se présenter en visant, c'est naturel, une possibilité de "mutation" dans un lieu donné, avec "promotion" à la clé. Ici ils sélectionnent plus le lieu d'affectation du poste que l'adéquation complète avec leur profil. Si le jury d'admissibilité considère qu'il faut laisser leurs chances à ces candidats, à l'admission on peut se retrouver dans le cas précédent (j'ai eu le cas cette année).

Bref, des raisons de ne pas pouvoir recruter, même sur un poste en interne, il y en a des valables (heureusement, beaucoup de jury fonctionnent bien sans aucun problème éthique ), et la souveraineté du jury rend toute tentative de recours vaine (sauf évidemment cas manifeste d'inégalité entre les candidats : temps d'audition différents, manifestation publique d'un membre du jury pour ou contre un(e) candidat(e), questions manifestement déplacées, etc.)

Amicalement
bd

TomTom

Citation de: bdussoubs le 20 Septembre 2023, 08:32:32Bonjour à tou(te)s,

Les situations que vous évoquez existent, bien sûr, il ne faut pas se leurrer.
Mais d'expérience, il existe une autre situation : surtout en catégorie A, où le jury d'admissibilité et le jury d'admission sont différents, il arrive que l'établissement choisisse mal la fiche emploi-type correspondant au poste qu'il ouvre. Dans la mesure où l'admissibilité se fait sur la capacité des candidat(e)s à occuper l'emploi-type,le jury correspondant sélectionne des profils et le jury d'admission se rend compte que ces profils ne sont pas les "bons" pour la fiche de poste proposée... Et il peut préférer ne pas pourvoir le poste car aucun(e) candidat(e) ne lui semble avoir les compétences nécessaires, d'autant plus si peu de candidats sont venus passer l'audition.
Autre biais : sur un concours interne, des agents déjà titulaires vont se présenter en visant, c'est naturel, une possibilité de "mutation" dans un lieu donné, avec "promotion" à la clé. Ici ils sélectionnent plus le lieu d'affectation du poste que l'adéquation complète avec leur profil. Si le jury d'admissibilité considère qu'il faut laisser leurs chances à ces candidats, à l'admission on peut se retrouver dans le cas précédent (j'ai eu le cas cette année).

Bref, des raisons de ne pas pouvoir recruter, même sur un poste en interne, il y en a des valables (heureusement, beaucoup de jury fonctionnent bien sans aucun problème éthique ), et la souveraineté du jury rend toute tentative de recours vaine (sauf évidemment cas manifeste d'inégalité entre les candidats : temps d'audition différents, manifestation publique d'un membre du jury pour ou contre un(e) candidat(e), questions manifestement déplacées, etc.)

Amicalement
bd


Ça c'est le joli discours qu'on nous sert sans arrêt, mais force est de constater que le nombre de poste d'IR, par exemple en BAP E, à chuter drastiquement depuis 10 ans et qu'aujourd'hui tous les postes sont fléchés. C'est dans 99% des cas des contractuels ou des IE qui sont déjà sur le poste et pour qui on ouvre le poste.
Soit la personne est admissible et le jury d'oral (enfin si on peut appeler ça un oral) la déclare admise sur le bon vouloir du représentant de l'établissement, qui est souvent président du jury et qui a le dernier mot, soit le concours est déclaré infructueux car le poste est déjà occupé.

Je l'ai vécu, quand vous n'avez encore même pas ouvert la bouche pour vous présenter et que le jury baisse la tête et c'est le silence, aucune question, ou vous agresse dès le départ, c'est que le poste est pris ... même dans les questions parfois on se demande s'ils s'intéressent à votre expérience car les questions sont ultra ciblées sur des procédures propres à l'établissement que vous ne connaissez évidemment pas, seul un candidat sur le poste les connait, de manière à vous éliminer car leur candidat doit être l'élu.

Je peux comprendre qu'un établissement souhaite conserver un candidat compétent déjà en poste mais ce ne sont plus des concours mais des recrutements déguisés en concours et cela donne l'illusion et la désillusion à beaucoup de candidats qui mettent beaucoup d'énergie à préparer ces faux concours .

bdussoubs

#6
Bonjour TomTom,

Citation de: TomTom le 20 Septembre 2023, 08:55:15Ça c'est le joli discours qu'on nous sert sans arrêt, mais force est de constater que le nombre de poste d'IR, par exemple en BAP E, à chuter drastiquement depuis 10 ans et qu'aujourd'hui tous les postes sont fléchés. C'est dans 99% des cas des contractuels ou des IE qui sont déjà sur le poste et pour qui on ouvre le poste.
Soit la personne est admissible et le jury d'oral (enfin si on peut appeler ça un oral) la déclare admise sur le bon vouloir du représentant de l'établissement, qui est souvent président du jury et qui a le dernier mot, soit le concours est déclaré infructueux car le poste est déjà occupé.

Je l'ai vécu, quand vous n'avez encore même pas ouvert la bouche pour vous présenter et que le jury baisse la tête et c'est le silence, aucune question, ou vous agresse dès le départ, c'est que le poste est pris ... même dans les questions parfois on se demande s'ils s'intéressent à votre expérience car les questions sont ultra ciblées sur des procédures propres à l'établissement que vous ne connaissez évidemment pas, seul un candidat sur le poste les connait, de manière à vous éliminer car leur candidat doit être l'élu.

Je peux comprendre qu'un établissement souhaite conserver un candidat compétent déjà en poste mais ce ne sont plus des concours mais des recrutements déguisés en concours et cela donne l'illusion et la désillusion à beaucoup de candidats qui mettent beaucoup d'énergie à préparer ces faux concours .


Entendons nous bien : je ne remets pas en cause votre expérience perso. Ce genre de jury, ça existe. On pourrait discuter de l'IGRHC ou des fois ce qui se passe est très bizarre...
Mais je vous assure que dans 95% des jurys où j'ai siégé, et ça commence à faire un petit paquet ;-), les choses se sont très bien passées, le jury est dans l'empathie (et pas uniquement parce que je suis là pour leur expliquer quoi faire, la plupart des membres m'ont l'air parfaitement honnêtes), et le concours plus ouvert qu'on ne le penserait. Alors oui souvent il y a un(e) local(e). Et après audition de tou(te)s, ce local en termes de compétences est tout à fait au-dessus du lot, indépendamment de son statut de local, et la/le recruter tombe sous le sens.
Et puis il arrive régulièrement qu'elle/il ne soit pas la/le meilleur. Et que même le représentant de la structure valide le fait qu'il vaut mieux désigner un autre lauréat.
Et enfin des cas où c'est tangent. La décision tombe d'un côté ou de l'autre... Et ce n'est jamais simple de mettre de côté quelqu'un, qu'il soit local ou non.
Je ne veux pas tomber dans l'angélisme, attention, mais on ne peut pas dire que tous les concours sont à moustache, que la/le local est recruté d'avance, etc.
Un jury c'est généralement 5 personnes. Et si entre autre les experts valident le choix discutable de la/du président de jury, c'est problématique. Mais encore une fois, dans les jurys que j'ai fait, cela n'a pas toujours été le cas.
Je trouve d'ailleurs que le niveau de connaissance globale de la procédure par les membres de jury augmente. Par rapport à ce que vous décrivez, c'est entre-autres aux experts de dire que telle ou telle question est inadéquate car uniquement susceptible de recevoir une réponse par le CDD en poste.
Mais encore une fois, des jurys orientés, il y en a, malheureusement. Ca ne justifie en rien le comportement vis à vis des candidat(e)s que vous décrivez, clairement..

Amicalement
bd
 


jb-univ

CitationEt puis il arrive régulièrement qu'elle/il ne soit pas la/le meilleur

Effectivement, en tant que membre de jury, j'ai vu des candidats "locaux" passer complètement à côté de leur présentation et leur oral. Ils n'ont pas su bien "se vendre" pendant l'épreuve et ont été écartés. A contrario de candidats externes qui ont bien su bien mettre en avant leur parcours et leurs compétences.

sirène

Bonsoir FLKTNA34,

Je peux comprendre votre déception d'avoir été recalé, surtout si vous vous êtes investi dans la préparation théorique des épreuves. Mais je constate en même temps que vous avez oublié un pan dans cette préparation - vous renseigner comment ce type de concours fonctionne vraiment. Comme je le disais dans mon précédent message il s'agit d'un recrutement profilé et puisque c'est le cas, vous avez eu la possibilité de contacter le service organisateur, voire le service affectataire pour prendre la température et décider si cela valait la peine de poursuivre. De nos jours ce n'est pas incongru de s'informer sur les postes qui nous intéressent.

Je n'ai pas le souvenir d'avoir rencontré jusqu'à présent des concours infructueux dans les catégories C et B, j'en conclus donc que vous avez été candidat à un concours de catégorie A. Ce qui signifie déjà une fiche de poste assez explicite et non un simple renvoi vers REFERENS. Soit vous ne correspondiez pas aux critères fixés (hypothèse du concours organisé de façon tout à fait honnête), soit cette dernière contenait potentiellement des mentions pouvant mettre la puce à l'oreille à quelqu'un d'averti (au cas où ce poste était déjà occupé par quelqu'un et que le concours était ouvert pour régulariser sa situation). Un exemple réel qui me vient tout de suite en tête est celui de responsable de la communication d'un rectorat métropolitain qui doit maîtriser une langue, certes répandue, mais assez exotique; disposer d'une expérience professionnelle dans une collectivité locale, en plus de posséder un diplôme d'une filière particulière ne menant pas nécessairement au secteur de la communication. Inutile de vous dire que cette fiche de poste était bâtie sur le CV du contractuel déjà employé et dont il fallait sécuriser la situation.

Cela coûterait en effet moins cher d'organiser des jurys de recrutement et non pas des concours. Cela empêcherait peut-être les candidats novices et/ou un peu naïfs de se faire trop d'illusions quant à leur éventuelle embauche. Mais dans la fonction publique d'Etat on recrute par concours pour les postes pérennes. Les jurys sont organisés pour les contractuels et certains postes particulièrement profilés (postes fonctionnels). Dans la FPE la réussite d'un concours ne vous garantit pas la titularisation (sauf dans de très rares cas de concours internes, généralement en catégorie C), mais simplement la nomination.

Le lauréat d'un concours classique, càd non ITRF, n'a pas été sélectionné par le service dans lequel il sera affecté mais ce service dispose d'un poste vacant et attend l'arrivée d'un stagiaire (c'est généralement le cas quand on est issu d'un concours). A mon avis la chance que la décision du jury d'admission soit annulée est quasi nulle. Mais si cela se produisait tout de même et que vous étiez nommé, alors que ce poste était prévu pour quelqu'un d'autre, vous risquez de vivre une guerre des tranchées par la suite. Je ne pense pas qu'il s'agisse de conditions de travail souhaitables.

Bonne poursuite dans votre préparation.

TomTom

Citation de: sirène le 20 Septembre 2023, 21:40:53Bonsoir FLKTNA34,

Je peux comprendre votre déception d'avoir été recalé, surtout si vous vous êtes investi dans la préparation théorique des épreuves. Mais je constate en même temps que vous avez oublié un pan dans cette préparation - vous renseigner comment ce type de concours fonctionne vraiment. Comme je le disais dans mon précédent message il s'agit d'un recrutement profilé et puisque c'est le cas, vous avez eu la possibilité de contacter le service organisateur, voire le service affectataire pour prendre la température et décider si cela valait la peine de poursuivre. De nos jours ce n'est pas incongru de s'informer sur les postes qui nous intéressent.

Je n'ai pas le souvenir d'avoir rencontré jusqu'à présent des concours infructueux dans les catégories C et B, j'en conclus donc que vous avez été candidat à un concours de catégorie A. Ce qui signifie déjà une fiche de poste assez explicite et non un simple renvoi vers REFERENS. Soit vous ne correspondiez pas aux critères fixés (hypothèse du concours organisé de façon tout à fait honnête), soit cette dernière contenait potentiellement des mentions pouvant mettre la puce à l'oreille à quelqu'un d'averti (au cas où ce poste était déjà occupé par quelqu'un et que le concours était ouvert pour régulariser sa situation). Un exemple réel qui me vient tout de suite en tête est celui de responsable de la communication d'un rectorat métropolitain qui doit maîtriser une langue, certes répandue, mais assez exotique; disposer d'une expérience professionnelle dans une collectivité locale, en plus de posséder un diplôme d'une filière particulière ne menant pas nécessairement au secteur de la communication. Inutile de vous dire que cette fiche de poste était bâtie sur le CV du contractuel déjà employé et dont il fallait sécuriser la situation.

Cela coûterait en effet moins cher d'organiser des jurys de recrutement et non pas des concours. Cela empêcherait peut-être les candidats novices et/ou un peu naïfs de se faire trop d'illusions quant à leur éventuelle embauche. Mais dans la fonction publique d'Etat on recrute par concours pour les postes pérennes. Les jurys sont organisés pour les contractuels et certains postes particulièrement profilés (postes fonctionnels). Dans la FPE la réussite d'un concours ne vous garantit pas la titularisation (sauf dans de très rares cas de concours internes, généralement en catégorie C), mais simplement la nomination.

Le lauréat d'un concours classique, càd non ITRF, n'a pas été sélectionné par le service dans lequel il sera affecté mais ce service dispose d'un poste vacant et attend l'arrivée d'un stagiaire (c'est généralement le cas quand on est issu d'un concours). A mon avis la chance que la décision du jury d'admission soit annulée est quasi nulle. Mais si cela se produisait tout de même et que vous étiez nommé, alors que ce poste était prévu pour quelqu'un d'autre, vous risquez de vivre une guerre des tranchées par la suite. Je ne pense pas qu'il s'agisse de conditions de travail souhaitables.

Bonne poursuite dans votre préparation.

Vous dites : "Un exemple réel qui me vient tout de suite en tête est celui de responsable de la communication d'un rectorat métropolitain qui doit maîtriser une langue, certes répandue, mais assez exotique; disposer d'une expérience professionnelle dans une collectivité locale, en plus de posséder un diplôme d'une filière particulière ne menant pas nécessairement au secteur de la communication. Inutile de vous dire que cette fiche de poste était bâtie sur le CV du contractuel déjà employé et dont il fallait sécuriser la situation."

Il me semblait que depuis quelques années, il était interdit de mettre des profils trop spécifiques et qu'il fallait justement s'en tenir à REFERENS pour ne pas biaiser les concours, d'où le mot "concours", et pas "recrutement" comme on le dit depuis le début. Si ce sont des recrutements déguisés en concours alors autant titulariser directement la personne ne poste....

PSA

Citation de: TomTom le 20 Septembre 2023, 21:49:29(...) Si ce sont des recrutements déguisés en concours alors autant titulariser directement la personne ne poste....

Non, ce n'est pas parce qu'il y a un biais (et vu dans de nombreux autres domaines) qu'il faut le normaliser.
Le concours est aussi pour le CDD sur le poste : à lui de faire ce qu'il faut pour l'avoir.
Et il a aussi une pression : celle de rater son dossier ou son oral. Et là où un postulant extérieur n'a rien à perdre à passer le concours, c'est autre chose pour lui : c'est perdre son travail, et perdre aussi une grande estime de soi par ailleurs.
Les collègues contractuels que j'ai pu accompagner (ou observer) pour "leur" concours étaient tous beaucoup plus stressés que ceux qui passaient un concours pour évoluer. Parce que la "concurrence" existe et qu'ils doivent être à la hauteur.

Déclarer un concours infructueux est une décision lourde : c'est quand même pour le CDD un coup de semonce. Et un risque que le prochain concours soit le dernier (le nombre d'ouverture de poste est quand même limité, et surveillé par les tutelles).

TomTom

Citation de: PSA le 21 Septembre 2023, 12:03:51
Citation de: TomTom le 20 Septembre 2023, 21:49:29(...) Si ce sont des recrutements déguisés en concours alors autant titulariser directement la personne ne poste....

Non, ce n'est pas parce qu'il y a un biais (et vu dans de nombreux autres domaines) qu'il faut le normaliser.
Le concours est aussi pour le CDD sur le poste : à lui de faire ce qu'il faut pour l'avoir.
Et il a aussi une pression : celle de rater son dossier ou son oral. Et là où un postulant extérieur n'a rien à perdre à passer le concours, c'est autre chose pour lui : c'est perdre son travail, et perdre aussi une grande estime de soi par ailleurs.
Les collègues contractuels que j'ai pu accompagner (ou observer) pour "leur" concours étaient tous beaucoup plus stressés que ceux qui passaient un concours pour évoluer. Parce que la "concurrence" existe et qu'ils doivent être à la hauteur.

Déclarer un concours infructueux est une décision lourde : c'est quand même pour le CDD un coup de semonce. Et un risque que le prochain concours soit le dernier (le nombre d'ouverture de poste est quand même limité, et surveillé par les tutelles).

Je ne suis pas du tout d'accord, la plupart du temps le candidat en place a une aide précieuse pour son dossier, celui de sa hiérarchie qui lui donne les informations essentielles pour formuler le dossier mais aussi coller au poste à 100% à l'oral puisque c'est eux qui font la fiche de poste.
Et même si le candidat rate son oral, si le représentant de l'établissement, souvent le président du jury, veut le candidat local, il l'aura, c'est lui qui a le dernier mot.
Et dans le pire des cas, si par malheur, le candidat local rate le concours, hop infructueux, on le garde quand même sur le poste et il repasse le concours l'année suivante qui lui est toujours réservé.

Des exemples de passe-droit j'en ai vu à la pelle au cours de ma carrière, des personnes nulles à l'oral qui avaient le concours parce qu'ils étaient dans les petits papiers d'un supérieur influent.

A l'heure actuelle les postes d'IR dont je parle sont peau de chagrin et 99% des postes sont réservés à des contractuels en place. Certains établissements vont même jusqu'à ouvrir des postes IR HC directement, incroyable alors que nous pauvres fonctionnaires nous devons essayer très difficilement de grimper les échelons sur 20 ou 30 ans, et encore si on y arrive.

Il faut arrêter ce discours bien-pensant et remettre en place de vrais concours où chacun aura sa chance à égalité sans passe-droit ni copinage, devenu chez les ITRF un secret de Polichinelle. 

toreascience2

Citation de: TomTom le 21 Septembre 2023, 12:28:40Je ne suis pas du tout d'accord, la plupart du temps le candidat en place a une aide précieuse pour son dossier, celui de sa hiérarchie qui lui donne les informations essentielles pour formuler le dossier mais aussi coller au poste à 100% à l'oral puisque c'est eux qui font la fiche de poste.
Et même si le candidat rate son oral, si le représentant de l'établissement, souvent le président du jury, veut le candidat local, il l'aura, c'est lui qui a le dernier mot.
Et dans le pire des cas, si par malheur, le candidat local rate le concours, hop infructueux, on le garde quand même sur le poste et il repasse le concours l'année suivante qui lui est toujours réservé.

Des exemples de passe-droit j'en ai vu à la pelle au cours de ma carrière, des personnes nulles à l'oral qui avaient le concours parce qu'ils étaient dans les petits papiers d'un supérieur influent.

A l'heure actuelle les postes d'IR dont je parle sont peau de chagrin et 99% des postes sont réservés à des contractuels en place. Certains établissements vont même jusqu'à ouvrir des postes IR HC directement, incroyable alors que nous pauvres fonctionnaires nous devons essayer très difficilement de grimper les échelons sur 20 ou 30 ans, et encore si on y arrive.

Il faut arrêter ce discours bien-pensant et remettre en place de vrais concours où chacun aura sa chance à égalité sans passe-droit ni copinage, devenu chez les ITRF un secret de Polichinelle. 


Je peux être largement OK qu'il serait tellement plus simple de pouvoir titulariser les gens sans concours... mais c'est ainsi dans la FP.
Là où je ne suis pas d'accord:
"99% des postes sont réservés à des contractuels en place". Et bah je trouve ça totalement normal. Si tu as quelqu'un qui fait le boulot, installé dans un service, dont tout le monde est content... pourquoi le remplacer? le problème de personnels arrivés sur un poste par concours (parfois à la place de contractuels) et qui se révèlent après très mal intégrés avec leurs collègues, j'en ai vu aussi.
Le biais est une certaine hypocrisie: la période de stage n'est JAMAIS une période d'essai, je ne connais pas un stagiaire s'étant fait refouler (peut-être ouï dire un ou deux renouvellements de stage, qui finissent généralement en mutation). C'est en fait les CDD du contractuels qui font office de périodes d'essai avant recrutement. Ce n'est pas affiché comme tel mais c'est bien le cas. Comme certaines univ assument plus ou moins d'utiliser des postes d'ATER en périodes d'essai MCF.

Donc oui, le système est biaisé (même si je connais pas mal d'exemple de concours fléchés qui ont eu un autre lauréat que celui promis, mais généralement pas en catégorie A), mais ce n'est pas la faute des contractuels en place. Je ne vois pas pourquoi on devrait les exclure ou leur mettre un handicap en concours soi-disant pour donner sa chance à égalité. Quelqu'un en place sur le poste connait mieux son boulot que les autres, et c'est juste normal.
Sans compter que ces contractuels ont bien été recrutés d'une certaine façon (pas par concours, mais ils ont candidaté et n'étaient pas sur le poste)...

Après, je conçois que pour des promotions par concours ce soit plus compliqué encore: un non fonctionnaire pourra finalement d'abord pendre des postes de contractuels par exemple IR pour évoluer vers titulaire; un IE déjà titulaire ne va pas démissionner pour prendre un poste IR contractuel pour une hypothétique titularisation. Et dès lors devra se heurter à ces concours compliqués si des contractuels sont en place.

Le système est imparfait, clairement. Mais bannir des concours les contractuels ne laissera pas plus de chance à égalité, ni n'évitera passe-droit ou copinage. Si c'était le cas, on n'aurait pas non plus ces derniers problèmes dans le privé, et pourtant on les observe absolument partout...

TomTom

Citation de: toreascience2 le 22 Septembre 2023, 15:15:00
Citation de: TomTom le 21 Septembre 2023, 12:28:40Je ne suis pas du tout d'accord, la plupart du temps le candidat en place a une aide précieuse pour son dossier, celui de sa hiérarchie qui lui donne les informations essentielles pour formuler le dossier mais aussi coller au poste à 100% à l'oral puisque c'est eux qui font la fiche de poste.
Et même si le candidat rate son oral, si le représentant de l'établissement, souvent le président du jury, veut le candidat local, il l'aura, c'est lui qui a le dernier mot.
Et dans le pire des cas, si par malheur, le candidat local rate le concours, hop infructueux, on le garde quand même sur le poste et il repasse le concours l'année suivante qui lui est toujours réservé.

Des exemples de passe-droit j'en ai vu à la pelle au cours de ma carrière, des personnes nulles à l'oral qui avaient le concours parce qu'ils étaient dans les petits papiers d'un supérieur influent.

A l'heure actuelle les postes d'IR dont je parle sont peau de chagrin et 99% des postes sont réservés à des contractuels en place. Certains établissements vont même jusqu'à ouvrir des postes IR HC directement, incroyable alors que nous pauvres fonctionnaires nous devons essayer très difficilement de grimper les échelons sur 20 ou 30 ans, et encore si on y arrive.

Il faut arrêter ce discours bien-pensant et remettre en place de vrais concours où chacun aura sa chance à égalité sans passe-droit ni copinage, devenu chez les ITRF un secret de Polichinelle. 


Je peux être largement OK qu'il serait tellement plus simple de pouvoir titulariser les gens sans concours... mais c'est ainsi dans la FP.
Là où je ne suis pas d'accord:
"99% des postes sont réservés à des contractuels en place". Et bah je trouve ça totalement normal. Si tu as quelqu'un qui fait le boulot, installé dans un service, dont tout le monde est content... pourquoi le remplacer? le problème de personnels arrivés sur un poste par concours (parfois à la place de contractuels) et qui se révèlent après très mal intégrés avec leurs collègues, j'en ai vu aussi.
Le biais est une certaine hypocrisie: la période de stage n'est JAMAIS une période d'essai, je ne connais pas un stagiaire s'étant fait refouler (peut-être ouï dire un ou deux renouvellements de stage, qui finissent généralement en mutation). C'est en fait les CDD du contractuels qui font office de périodes d'essai avant recrutement. Ce n'est pas affiché comme tel mais c'est bien le cas. Comme certaines univ assument plus ou moins d'utiliser des postes d'ATER en périodes d'essai MCF.

Donc oui, le système est biaisé (même si je connais pas mal d'exemple de concours fléchés qui ont eu un autre lauréat que celui promis, mais généralement pas en catégorie A), mais ce n'est pas la faute des contractuels en place. Je ne vois pas pourquoi on devrait les exclure ou leur mettre un handicap en concours soi-disant pour donner sa chance à égalité. Quelqu'un en place sur le poste connait mieux son boulot que les autres, et c'est juste normal.
Sans compter que ces contractuels ont bien été recrutés d'une certaine façon (pas par concours, mais ils ont candidaté et n'étaient pas sur le poste)...

Après, je conçois que pour des promotions par concours ce soit plus compliqué encore: un non fonctionnaire pourra finalement d'abord pendre des postes de contractuels par exemple IR pour évoluer vers titulaire; un IE déjà titulaire ne va pas démissionner pour prendre un poste IR contractuel pour une hypothétique titularisation. Et dès lors devra se heurter à ces concours compliqués si des contractuels sont en place.

Le système est imparfait, clairement. Mais bannir des concours les contractuels ne laissera pas plus de chance à égalité, ni n'évitera passe-droit ou copinage. Si c'était le cas, on n'aurait pas non plus ces derniers problèmes dans le privé, et pourtant on les observe absolument partout...

Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, je ne suis pas contre les contractuels, je suis contre le système actuel qui fait que bien souvent les IE sont pénalisés et bloqués dans leur progression à cause d'un système non égalitaire. Un concours doit être un concours et pas un recrutement, pour que tout le monde ai les mêmes chances, c'est le principe même des concours.

frd

"""Le gouvernement prépare la réforme des carrières et des rémunérations des fonctionnaires""" je vous laisse vous imaginer ce que vous voulez