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Au sujet du terme lubie concernant l'islamogauchisme

Démarré par Cathy75, 22 Février 2021, 11:12:51

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Cathy75

Bonjour,
Je me permets de réagir par rapport au titre parlant de lubie concernant F. Vidal et l'islamogauchisme. Il me semble que le SNPTES se montre un peu trop suiviste par rapport aux acteurs de ce courant de pensée qui comme le dit la ministre est en train de gangréner l'université et certains syndicats (autres que le SNPTES) en sont plus ou moins complices. Des universitaires regroupés dans le collectif "Vigilance Université" le dénoncent à juste titre ainsi que les collègues des collèges et lycées. Il ne faut pas oublier qu'une enseignante d'Aix-Marseille est sous protection policière car une cible lui a été mise dans le dos et elle n'aurait pas reçu de menaces de mort si elle n'avait pas été balancée par des complices au niveau de l'université (qu'ils soient enseignants ou étudiants, on ne sait pas). F. Boudjelhat, enseignante dans un collège de Toulouse, a dû demander la protection fonctionnelle, pour ses prises de position après l'assassinat de S. Paty et ceci par rapport à des syndicats enseignants. D. Lemaire a dénoné l'islamogauchisme à Trappes et a reçu des menaces de mort mais c'est vrai que dans ce cas, ses collègues l'ont soutenu. Enfin, au niveau universitaire, il y a eu annulation de conférences au sujet de la lecture d'écrits de "Charb", assassiné lors de la tuerie de Charlie, sous la pression d'islamogauchistes.
La ministre est d'ailleurs peut être au courant d'autres faits que le grand public ignore, par exemple la mise sous protection policière d'autres collègues, et donc il est normal que face à cette situation délétère, elle appelle à faire un état des lieux. En tout cas, l'islamogauchisme est une réalité sociale, comme l'a rappelé J.M. Blanquer, et forcément l'université n'y échappe pas.

Cordialement

Alain Favennec

Bonjour Cathy75,


Pour le FA-ENESR et pour le SNPTES, cette commande de la ministre au CNRS signifie clairement qu'elle est persuadée que des recherches faites ou dirigées par des universitaires présentent un danger pour notre société. Notre communiqué est très clair, si de telles recherches -si tenté qu'elles existent- sont illégales et complices d'actes de terrorisme (appelons un chat, un chat), l'autorité administrative doit saisir la justice et, parallèlement, les instances disciplinaires.
Surtout, pour condamner quelqu'un ou une institution, il faut, dans un état de droit, des preuves des faits avancés et, si tenté que ces faits existent, des noms d'établissements, et même, si on veut sombrer dans le maccarthysme, des noms d'agents ou d'étudiants fautifs. En l'espèce, la Ministre, comme l'écrit la conférence des présidents d'universités (CPU), ne s'appuie que sur des propos de café du commerce.
Par ailleurs, l'appellation "islamo-gauchiste" signifie quoi ? Que c'est un crime d'être "gauchiste" ? Que c'est un crime de croire en l'Islam ?
De surcroit, au final, on aura quoi ? l'interdiction,de fait ou droit, d'aborder certains sujets de recherche (la religion, le colonialisme, les luttes d'indépendances, les discriminations, etc.) ?
Enfin, les événements mis en avant Par Vigilance Universités ne démontrent pas la responsabilité de personnels ou d'établissements, mais l'intervention de tiers ou d'"étudiants" endoctrinés.

Bonne journée
Alain Favennec
Secrétaire général adjoint du SNPTES-UNSA

Cathy75

#2
Bonjour,

Le fait que la ministre demande un état des lieux sur l'islamo-gauchisme à l'université ne veut pas dire qu'elle veut empêcher des recherches sur des thématiques précises mais au contraire elle veut protéger la liberté d'expression des enseignants et la liberté de la recherche académique qui sont menacées comme l'a montré l'affaire de l'enseignante d'Aix-Marseille. Elle ne s'appuie pas sur des propos de café de commerce comme l'a benoîtement énoncé la CPU mais sur des travaux de chercheurs et de journalistes.  
Enfin l'islamo-gauchisme est une réalité sociologique, politique et syndicale symbolisées par le défilé du 10 novembre 2019 où on a vu des politiques et des syndicalistes défiler aux côtés du CCIF aujourd'hui dissous par Darmanin. D'ailleurs, ces mêmes personnes sont très discrètes pour défendre les enseignants menacés par les islamistes ou une lycéenne : "Mila", obligée de vivre dans la clandestinité. L'affaire S. Paty, tendrait d'ailleurs à montrer qu'il n'a reçu aucun soutien de la part de l'institution et de ses collègues quand il s'est retrouvé face à la horde islamiste lorsque son nom a été jeté en pâture sur les réseaux sociaux. C'est pourquoi lors du rassemblement à Paris, après son assassinat, certains syndicalistes et politiques ont été sifflés et traités de collabos. Le mot d'ordre était d'ailleurs de les jeter hors du rassemblement. C'est sur tous ces faits que s'appuie la ministre et encore on ne sait peut être pas tout.

Cordialement

Alain Favennec

#3
Cathy75,

La FA-ENESR et ses syndicats sont attachés à la liberté d'expression et les syndicats que vous visez (SUD, l'UNEF et la CGT) avaient le droit de soutenir une organisation (le CCIF) qui, à l'époque, n'était pas dissoute. Ensuite, on ne peut accuser ces syndicats de collabos et, surtout, d'avoir aidé un dingue à tuer Samuel Paty. Il en est de même des politiques, je ne partage pas les idées des partis en questions mais, sincèrement, nous sommes en démocratie et pas dans un système de parti unique, on peut donc supporter des avis divergeant, que cela plaise ou pas, notamment sur la notion de laïcité.
Ce que la FA-ENESR réclame, simplement, c'est qu'on lui donne des exemples concrets d'établissements universitaires dans lesquels des personnels  "islamos-gauchistes" influenceraient les étudiants, l'enseignement et la recherche. C'est tout. Ensuite, si ces faits sont avérés, nous prendrons, comme nous le faisons toujours, nos responsabilités. Je vous renvoie, par exemple à ce communiqué volontairement un peu ancien, afin de vous démontrez que ça fait un moment que nous avons appris à réagir face à la bête immonde :
https://www.snptes.fr/index.php?lvl=notice_display&id=11736

Bonne journée






Alain Favennec
Secrétaire général adjoint du SNPTES-UNSA

Cathy75

#4
Rebonjour,

La manifestation du 10 novembre était organisée par le CCIF, une organisation islamiste notoire qui s'est faite remarquée par un acharnement judiciaire contre certaines personnalités du camps laïc. D'ailleurs le thème était la dénonciation de l'islamophobie, terme inventé par les islamistes qui vise à empêcher toute critique d'une religion. Ceux qui ont participé étaient au courant de tout ça. Quant aux syndicats que vous citez, ils sont très discrets quand il s'agit de défendre des personnes attaquées par des islamistes cf D. Lemaire et apparemment ne trouvent pas scandaleux que la sécurité d'une lycéenne ne puisse être garantie dans un établissement public. Leur renoncement à défendre la laïcité et la liberté d'expression est maintenant de notoriété publique à tel point qu'une enseignante à Toulouse a dû demander la protection fonctionnelle au rectorat pour être protégée de ses collègues syndicalistes.

Cordialement

Alain Favennec

#5
Bonjour Cathy75,

Il convient, là aussi, de ne pas nous autocensurer afin, notamment, que les lecteurs de cette discussion ne pensent pas que tous les syndicats sont partie à cette curée menée à l'encontre de notre collègue toulousaine. Autrement dit, seuls les syndicats Sud Éducation 31 et CGT Educ'Action 31 sont à l'origine de la lettre de délation adressée au recteur de l'académie de Toulouse. Cette lettre reprochant à notre collègue d'avoir, sur les réseaux sociaux, stigmatisé les très rares élèves de son établissement qui avaient refusé de participer à la minute de silence dédié à Samuel Paty...

Je renvoie nos lecteurs, pour plus d'informations, à cet article de presse :
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/assassinat-samuel-paty-enseignante-toulouse-menacee-obtient-protection-fonctionnelle-academie-1914370.html

Cathy75, la différence entre ces deux syndicats et les syndicats que je représente, c'est que chez nous, au SNPTES et au SA-EN, ce qui prime c'est la défense des agents et rien d'autre. Autrement dit, on essaie pas de gagner des élections en essayant de se développer dans telle ou telle communauté, on gagne en défendant tous les personnels et, surtout, en respectant nos valeurs !

Bonne journée

Alain Favennec
Secrétaire général adjoint du SNPTES-UNSA

Cathy75

#6
Bonjour,

Effectivement, il faut bien préciser qu'il ne s'agit que de deux syndicats. Leur attitude est d'ailleurs scandaleuse et extrêmement dangereuse. En effet, Fatiha B. est une personne très médiatisée déjà très critiquée dans les milieux islamistes. La dénonciation dont elle a été victime a été rendue publique, ce qui peut attenter à sa sécurité. Elle a simplement rendu compte de la façon dont l'hommage à S. Paty avait été vécu dans son collège. Il est curieux que ses détracteurs aient davantage été choqués par ses propos que par le fait que des élèves refusent de faire la minute de silence. En temps normal, ces collégiens auraient dû être sanctionnés par le collège, leur geste étant un acte de défi par rapport aux institutions. Il faut noter qu'elle même est régulièrement insultée sur les réseaux sociaux et qu'elle a été très éprouvée par l'assassinat de son collègue, enseignant d'histoire-géo lui-aussi.
En tout cas, la prise de position de F. Vidal a le mérite d'ouvrir le débat et certains universitaires voudraient l'élargir à tout ce qui touche à la remise en cause de la notion d'universalisme à l'université.

Cordialement

Cathy75

Le terme d'islamo-gauchisme n'est pas une marque de l'extrême droite. il a été forgé par Pierre-André Taguieff, directeur de recherche au CNRS, en 2002 qui a noté une certaine collusion entre islamistes et gauchistes après la 2ème intifada. Marianne.net  fait la synthèse avec lui cette semaine sur cette notion dans 3 entretiens et le constat est que c'est un sujet qui est encore plus d'actualité notamment à l'université.  D'ailleurs un récent sondage dit que 70% des français approuvent la ministre. Aujourd'hui, Riss dans Charlie a fait un édito remarquable : "Alexis Carrel, futur président du CNRS?". Une tribune a été publiée le 24/02 par le journal Le Monde où 160 universitaires donnent raison en partie à la ministre, et à mon avis les prises de position des uns et des autres ne vont pas s'arrêter dans les prochains jours. Enfin, on est personnel de l'enseignement supérieur et notre souci dans la vie ce n'est pas uniquement notre carrière et notre rémunération, il y a aussi d'autres sujets qui touchent à l'institution elle-même et son devenir qui nous concernent. En tout cas, le débat est lancé et tant mieux, les langues commencent à se délier notamment dans tout ce qui touche les sciences humaines et sociales.

Cathy75


D'ailleurs, pour finir sur une note optimiste, je parlais des élèves qui avaient refusé de rendre hommage à S. Paty, mais il y a aussi des jeunes et des personnels qui savent se mobiliser et reconnaître les vrais enjeux. Bravo à ce lycée de Laon pour ce bel hommage.
https://www.youtube.com/watch?v=fimu6ohz6DQ

Alain Favennec

Bonjour,

Juste pour confirmer, malheureusement, les craintes que la FA-ENESR et le SNPTES avaient. Une liste nauséabonde comprenant les noms et les coordonnées de, je cite, "600 gauchistes complices de l'islam radicale qui pourrissent l'université et la France" se promène actuellement sur les réseaux sociaux.
Si vous prenez le temps de consulter les profils de ces 600 malheureux collègues, vous verrez qu'il n'y a pas de quoi mettre au piloris ces chercheurs et, pire, que la seule "faute" qu'ils ont commise est d'aborder, dans leurs recherches ou leurs enseignements, des sujets que certains aimeraient soit, voir enterrés, ou soit ne pas être critiqués  (le colonialisme, le post-colonialisme, le féminisme, le genre, l'avortement et la contraception, le féminisme, les génocides, le racisme, la torture, la peine de mort, le socialisme, le marxisme, les extrémismes, le Proche-Orient, l'Algérie, etc.).

Je ne renvois pas à cette liste afin de ne pas en faire la publicité...

Bonne journée
Alain Favennec
Secrétaire général adjoint du SNPTES-UNSA

Cathy75

Citation de: FA-ENESR Alain Favennec le 04 Mars 2021, 11:13:25
Bonjour,

Juste pour confirmer, malheureusement, les craintes que la FA-ENESR et le SNPTES avaient. Une liste nauséabonde comprenant les noms et les coordonnées de, je cite, "600 gauchistes complices de l'islam radicale qui pourrissent l'université et la France" se promène actuellement sur les réseaux sociaux.

Sur les réseaux sociaux on trouve de tout, le pire et le meilleur. Cependant, j'apporterais une nuance. Ces 600 personnes ne risquent rien. Etre accusé d'islamo-gauchisme ne mettra pas leur vie en danger par contre être accusé d'islamophobie peut valoir condamnation à mort cf S. Paty ou encore l'enseignante d'Aix-Marseille qui a dû être placée sous protection policière. Un syndicat étudiant de l'IEP de Grenoble qui sur sa page Facebook, appelle à la délation contre un enseignant, en l'accusant de propos islamophobes, me paraît mener une action beaucoup plus dangereuse, pouvant attenter à la sécurité des personnes. En clair, les islamo-gauchistes sont beaucoup plus dangereux et nuisibles que ceux qui les dénoncent car ils peuvent susciter des vocations terroristes et après ils s'en lavent les mains. 

Alain Favennec

Bonjour Cathy,

Tout d'abord, comme je l'ai écrit précédemment, à part quelques noms connus pour leurs idées, la très grande majorité de ces 600 collègues taxés d'islamo-gauchisme l'ont été de manière partisane, il suffit, en réalité, d'aborder une recherche supposée de gauche pour être d'abord taxé de gauchiste puis d'islamo-gauchiste. Ensuite, et là je ne suis pas d'accord avec vous (normal sur un forum), il existe bien un risque terroriste qui pourrait, un jour ou l'autre, viser, l'un de ces collègues. Autrement dit, je n'écrirai jamais que ces "600 personnes ne risquent rien" puisque nous savons que l'extrémité de l'intolérance -la violence- n'est pas uniquement le fait de terroristes islamistes.

Bonne journée
Alain Favennec
Secrétaire général adjoint du SNPTES-UNSA

Cathy75

Citation de: FA-ENESR Alain Favennec le 05 Mars 2021, 09:12:56
.Autrement dit, je n'écrirai jamais que ces "600 personnes ne risquent rien" puisque nous savons que l'extrémité de l'intolérance -la violence- n'est pas uniquement le fait de terroristes islamistes.

Bonne journée
Bonjour,
Avec ironie, on peut presque considérer qu'ils seront protégés des terroristes islamistes en étant sur cette liste car catalogués "islamisto-compatibles". Plus sérieusement, si les autorités ne pensent pas qu'ils doivent être protégés c'est qu'en réalité ils ne risquent rien, ce qui n'est pas le cas de ceux qui sont sous protection policière car qualifiés d'islamophobes. En plus, s'ils s'estiment diffamés, ils ont la possibilité de pouvoir porter plainte.

Cordialement,



Cathy75