Je me permets de vous alerter sur une situation que je vis actuellement, en tant qu'IGE CN dans un établissement d'enseignement supérieur, et qui me semble illustrer une forme de découragement que peuvent ressentir de nombreux collègues investis au-delà de leurs missions statutaires.
Depuis plus de 20 ans, je suis engagé dans des missions techniques et pédagogiques, sur mon temps personnel, notamment dans le domaine de la formation paramédicale. Spécialisé dans un domaine très sollicité, j'ai développé au fil des années des outils pédagogiques innovants, reconnus par la communauté professionnelle et ayant donné lieu à de nombreuses publications.
Cela m'amene à intervenir (environ 90 heures par an) dans différents centres de formation paramédicaux à travers toute la France, pendant mes congés, dans le respect de la réglementation (déclarations de cumul systématiques).
Ces interventions impliquent des déplacements parfois très longs (jusqu'à 6 heures de trajet pour un simple aller). Jusqu'à présent, je collaborais avec cinq établissements (j'ai dû renoncer au sixième, pourtant l'un des plus importants en France, car cette organisation n'est pas compatible avec mon emploi du temps).
Ces structures, dont les étudiants sont particulièrement demandeurs des outils pédagogiques que j'ai développés, prennent soin de regrouper les interventions sur une journée complète (souvent 8 heures) afin d'optimiser ma venue. Compte tenu des distances, je me déplace la veille au soir, j'arrive dans la nuit dans la ville où a lieu l'intervention, et je rentre chez moi le lendemain, également de nuit.
Jusqu'à présent, mon emploi du temps, réparti sur 4,5 jours, me permettait de poser une demi-journée de congé le vendredi matin pour assurer ces formations. Les 38 heures hebdomadaires étaient équitablement réparties sur 9 demi-journées, de manière à respecter mes obligations de service sans léser l'établissement. Cette organisation équilibrée et transparente, validée dans mon Unité de recherche, n'impactait pas mes missions dans l'établissement.
Il m'a été récemment signifié par la DGS que je devrais désormais poser une journée complète de congé (au lieu d'une demi-journée auparavant) pour continuer ces interventions, ce qui les rend impossibles à poursuivre. Je précise que cette décision concerne tous les agents travaillant sur 4.5 jours.
J'ai donc dû me résoudre, à regret, à mettre fin à ces activités, qui pourtant contribuaient au rayonnement de mon établissement, à la formation des professionnels de santé, et au développement de pédagogies innovantes. Ma décision est prise, mais je tenais à vous faire part de mon incompréhension et de mon malaise face à une telle rigidité.
Je précise que ma motivation n'a jamais été financière (les vacations sont faiblement rémunérées — entre 27 € et 40 € brut — et ne couvrent pas toujours mes frais de déplacement et d'hébergement).
Je constate également que, malgré mes enseignements réalisés dans mon établissement, je n'ai jamais bénéficié de la majoration d'IFSE prévue pour les BIATSS assurant des charges pédagogiques.
Aujourd'hui, après plus de 20 ans d'investissement, je m'interroge profondément sur le sens de mon engagement dans un établissement qui semble non seulement ne pas reconnaître les efforts déployés par ses agents, mais qui en freine activement la réalisation.
Voilà, c'était mon petit coup de gueule du week-end.
Merci de m'avoir lu, et bon courage à vous dans vos combats.
Bonjour,
Vu votre investissement, je comprends votre colère.
Dans quel établissement une telle rigidité est appliquée ? Merci de nous dire.
Il conviendrait d'intervenir pour assouplir un peu ce dispositif.
Cordialement,
CC
Bonjour ccedric21,
Je vous remercie beaucoup pour votre réponse.
A ce stade, il ne me semble malheureusement pas utile de solliciter davantage de souplesse de la part de mon administration. Les centres de formation concernés ont été informés de ma décision : seules les interventions déjà programmées avant la décision de la DGS devraient être assurées (sous réserve, bien sûr, que la déclaration de cumul soit validée).
Devoir poser une journée complète de congé pour une simple demi-journée d'absence me semble totalement disproportionné. Rien que pour les interventions maintenues cette année, cette nouvelle règle devrait me faire dépasser les 1607 heures annuelles réglementaires... ;)
En guise de protestation, j'ai refusé de reprendre les travaux dirigés de Master que j'assurais depuis de nombreuses années dans mon propre établissement. À ce sujet, je vous remercie pour votre post https://forum.snptes.fr/index.php/topic,21128.0.html, que j'ai trouvé particulièrement éclairant !
Encore merci pour votre lecture et votre soutien.
Bonjour,
cela rejoint ma problématique.
J'enseigne dans ma composante depuis mon arrivée il y a 27 ans (master, licence, formation continue de prof...). J'ai fait un doctorat et publie régulièrement dans des revues classées. J'ai des demandes pour des interventions dans des colloques nationaux et internationaux. Tout se passait sans soucis.
Mais depuis un changement de direction... tout se grippe.
Je souhaiterais savoir quelle est la procédure pour qu'un ITRF reconnu dans son domaine scientifique puisse faire des interventions pédagogiques ou scientifiques.
J'ai essayé de le faire par le biais d'autorisation de cumul mais ma direction a refusé de signer en stipulant que je faisais de la concurrence à ma composante... En gros je devais faire parvenir mes demandes d'intervention à ma composante qui choisirait l'expert à envoyer à ma place !
Comment faire ?
En vous remerciant.
Bonjour,
A votre place je questionnerai le service RH afin de savoir si votre demande de cumul est arrivée jusqu'à eux et quel en est la décision.
Un directeur de composante ne peut pas bloquer u demande, il peut emmètre un avis négatif mais pas bloquer la demande.
En avez-vous parlé à un RP?
cdt
Bonjour,
Dans mon établissement cette règle existe depuis longtemps. (poser une journée de congé si cela correspond à la demi-journée de 5h d'une semaine de 4,5 jours)
Cela peut aussi s'expliquer car sinon il s'agit d'un effet d'aubaine et d'un certain détournement de la semaine sur 4,5 jours quand cela devient trop systématique ( ce qui a provoqué le changement chez nous)
Cela n'enlève rien à vos mérites et l'établissement peut trouver d'autres réponses plus appropriées à votre cas.
Comme vous l'avez précisé il s'agit une mesure collective et surement que vous n'êtes pas visé personnellement étant donnés votre investissement.
Pour info en posant une journée sur cette demi-journée nous récupérons les heures supplémentaires faites sur les autres jours .
Cordialement
Bonjour,
@ige-bap-e : Merci pour votre retour d'expérience.
Citation de: ige-bap-e le 28 Août 2025, 15:03:20Pour info en posant une journée sur cette demi-journée nous récupérons les heures supplémentaires faites sur les autres jours .
Par curiosité, j'aurais quelques questions :
Est-ce un dispositif convenu localement dans votre service ou s'agit-il d'une règle propre à l'établissement dans son ensemble ?
Et si c'est bien une mesure généralisée, je me demande comment elle est perçue : est-ce que cela n'incite pas plutôt à poser cette journée complète, justement parce qu'elle peut donner droit à des heures récupérables ultérieurement ?
Encore merci pour votre réponse.
Cordialement
Bonjour,
Pour ce qui est des interventions en colloques ou autre, je crois que c'est la première fois que j'entends un tel refus.
Il faudrait connaître la structure et la fiche de poste précise. Mais notamment si ces interventions ne sont pas rémunérées, c'est presque un frein à la diffusion des savoir. Ou alors des jalousies mal placées.
Pour les heures de cours et le cumul, c'est une autre histoire
Plusieurs posts font référence à cette thématique sur le forum.
Pour faire simple :
Au pire on récupère les heures.
Travailler pendant son temps de repos.... est sérieux ? Réglementaire ?
Là aussi interrrogez vos RH ;-)
Cordialement
CC
Citation de: 72000 le 28 Août 2025, 18:34:49Bonjour,
@ige-bap-e : Merci pour votre retour d'expérience.
Citation de: ige-bap-e le 28 Août 2025, 15:03:20Pour info en posant une journée sur cette demi-journée nous récupérons les heures supplémentaires faites sur les autres jours .
Par curiosité, j'aurais quelques questions :
Est-ce un dispositif convenu localement dans votre service ou s'agit-il d'une règle propre à l'établissement dans son ensemble ?
Et si c'est bien une mesure généralisée, je me demande comment elle est perçue : est-ce que cela n'incite pas plutôt à poser cette journée complète, justement parce qu'elle peut donner droit à des heures récupérables ultérieurement ?
Encore merci pour votre réponse.
Cordialement
bonjour,
C'est une règle au niveau de l'établissement sinon je pense que ca aurait été plus mal perçu si il y avait eu rupture d'égalité avec d'autres services. Je n'ai pas souvenir que ca ait soulevé des vagues de protestations. J'étais concerné puisque je travaillais sur 4,5 jours et alors que je posais régulièrement des jours de congés sur cette demi-journée ( quand ca ne décomptait qu'un demi jour) j'ai cessé de privilégier depuis cette journée. J'ai remarqué que je n'étais pas le seul :) . Il faut avouer qu'il y avait bien une faille puisque chez nous la demi journée devait être de 5h ce qui ne correspond pas vraiment à une demi journée de congés .
Pour être franc j'avais le sentiment que ce n'était pas très normal vis à vis des personnes qui était sur 5 jours. Peut être cela explique t'il le manque de réactions lors de la mise en place de la nouvelle règle.
Cordialement
Merci pour ces éclaircissements.
Citation de: ige-bap-e le 29 Août 2025, 09:34:35Il faut avouer qu'il y avait bien une faille puisque chez nous la demi journée devait être de 5h ce qui ne correspond pas vraiment à une demi journée de congés .
Pour ma part, j'avais pris soin de répartir de manière équitable mes heures hebdomadaires sur les 4,5 jours : je ne sais pas si cela a été le cas pour tout le monde.
Votre retour m'aide en tout cas à mieux comprendre le contexte et la perception qu'il pouvait y avoir autour de cette règle.
Cordialement.