On voit apparaître, dans les nouvelles maquettes qui seront appliquées à la rentrée prochaine dans mon université, des cours qui seront reconnus désormais comme des TD si le nombre d'nombres d'étudiants inscrits est inférieur à un certain seuil (on nous a indiqué 20). Est-ce bien légal? Que faire contre cette dérive qui semble pour le moins dangereuse car il est clair que l'étape suivante sera de remonter ce seuil de 20 à une nombre supérieur, ou encore de changer la reconnaissance de TD en TP?
Bonjour,
La réglementation n'est pas très explicite dans la définition d'un cours magistral et d'un TD. C'est la raison pour laquelle les enseignants-chercheurs sont parfois obligés de faire appel aux tribunaux, voir TA Lyon, 9 mars 2016, Mme H...K... et autres, n° 1300643, C+ : http://www.conseil-etat.fr/tacaa_lyo/A-savoir/Jurisprudence/Jugements-rendus-en-2016
Pour le SNPTES, ce n'est pas le nombre d'étudiants qui devrait définir s'il s'agit d'un cours magistral ou d'un TD, mais le contenu du cours et son temps de préparation.
Par contre, il est évident qu'une fois la maquette validée, il sera difficile d'obtenir gain de cause.
Cordialement,
Dans le contexte actuel, c'est bien le contenu du cours et le temps passé qui prévalent face aux nombres d'étudiants pour définir s'il s'agit d'un cours magistral ou d'une séance de travaux dirigés. Cependant pour alimenter la discussion et aller un peu plus loin, ne devrions nous pas nous interroger sur le procédé même de cette classification ? Il me semble, en effet, que ce calcul d'équivalence est devenu complètement inadapté et obsolète vis-à-vis des nouvelles approches pédagogiques et de l'évolution de la population étudiante. L'approche descendante, où l'enseignant fait face à de larges amphithéâtres sans possibilité d'échanges réels ne semble plus être adaptée et est peu efficace comme moyen de transmission des savoirs. Les échanges possibles en TD, en TP et lors d'approche pédagogique par projets sont bien plus bénéfiques et conduisent à des situations en phase avec nos étudiants et leurs modalités d'apprentissage. Ces procédés sont donc à privilégier d'avantage, comme doivent être encouragés toutes les nouvelles approches pédagogies.
Mais d'un autre côté, l'enseignement est peu valorisé dans la carrière des Enseignants Chercheurs et finalement peut presqu'être vu comme un frein aux activités de recherche. L'investissement dans l'enseignement doit être considéré d'avantage dans les carrières des collègues.
Quelle solution ? Je ne sais pas, mais peut être que de décréter qu'une heure en présentiel face aux étudiants est équivalente que ça soit pour TP, TD et CM mais avec une diminution du service d'enseignement global pourrait s'avérer un compromis acceptable ?
La pédagogie y gagnerait et avec elle le niveau des étudiants ; la qualité de travail des collègues Enseignants Chercheurs également. Mais il faudrait pour cela que l'investissement dans l'Enseignement Supérieur soit à la hauteur des ambitions affichées.
Jérome