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Petit coup de gueule.

Démarré par 72000, 19 Juillet 2025, 11:54:07

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72000

Je me permets de vous alerter sur une situation que je vis actuellement, en tant qu'IGE CN dans un établissement d'enseignement supérieur, et qui me semble illustrer une forme de découragement que peuvent ressentir de nombreux collègues investis au-delà de leurs missions statutaires.

Depuis plus de 20 ans, je suis engagé dans des missions techniques et pédagogiques, sur mon temps personnel, notamment dans le domaine de la formation paramédicale. Spécialisé dans un domaine très sollicité, j'ai développé au fil des années des outils pédagogiques innovants, reconnus par la communauté professionnelle et ayant donné lieu à de nombreuses publications.

Cela m'amene à intervenir (environ 90 heures par an) dans différents centres de formation paramédicaux à travers toute la France, pendant mes congés, dans le respect de la réglementation (déclarations de cumul systématiques).

Ces interventions impliquent des déplacements parfois très longs (jusqu'à 6 heures de trajet pour un simple aller). Jusqu'à présent, je collaborais avec cinq établissements (j'ai dû renoncer au sixième, pourtant l'un des plus importants en France, car cette organisation n'est pas compatible avec mon emploi du temps).

Ces structures, dont les étudiants sont particulièrement demandeurs des outils pédagogiques que j'ai développés, prennent soin de regrouper les interventions sur une journée complète (souvent 8 heures) afin d'optimiser ma venue. Compte tenu des distances, je me déplace la veille au soir, j'arrive dans la nuit dans la ville où a lieu l'intervention, et je rentre chez moi le lendemain, également de nuit.

Jusqu'à présent, mon emploi du temps, réparti sur 4,5 jours, me permettait de poser une demi-journée de congé le vendredi matin pour assurer ces formations. Les 38 heures hebdomadaires étaient équitablement réparties sur 9 demi-journées, de manière à respecter mes obligations de service sans léser l'établissement. Cette organisation équilibrée et transparente, validée dans mon Unité de recherche, n'impactait pas mes missions dans l'établissement.

Il m'a été récemment signifié par la DGS que je devrais désormais poser une journée complète de congé (au lieu d'une demi-journée auparavant) pour continuer ces interventions, ce qui les rend impossibles à poursuivre. Je précise que cette décision concerne tous les agents travaillant sur 4.5 jours.

J'ai donc dû me résoudre, à regret, à mettre fin à ces activités, qui pourtant contribuaient au rayonnement de mon établissement, à la formation des professionnels de santé, et au développement de pédagogies innovantes. Ma décision est prise, mais je tenais à vous faire part de mon incompréhension et de mon malaise face à une telle rigidité.

Je précise que ma motivation n'a jamais été financière (les vacations sont faiblement rémunérées — entre 27 € et 40 € brut — et ne couvrent pas toujours mes frais de déplacement et d'hébergement).

Je constate également que, malgré mes enseignements réalisés dans mon établissement, je n'ai jamais bénéficié de la majoration d'IFSE prévue pour les BIATSS assurant des charges pédagogiques.

Aujourd'hui, après plus de 20 ans d'investissement, je m'interroge profondément sur le sens de mon engagement dans un établissement qui semble non seulement ne pas reconnaître les efforts déployés par ses agents, mais qui en freine activement la réalisation.

Voilà, c'était mon petit coup de gueule du week-end.
Merci de m'avoir lu, et bon courage à vous dans vos combats.