Suivi post-évaluation et risques?

[cr_cnrsx1]

Bonjour à toutes et tous,

Je viens ici demander des conseils ou éventuellement des retours d'experience, s'il en existe, parce que je vis une situation plutôt inhabituelle.

J'ai 53ans et chercheur CR au cnrs depuis 2003.
Il se trouve que j'ai été pendant plusieurs années en suivi post évaluation (suite à un changement de thématique, baisse de production, etc.. c'est jamais simple).

Après un premier changement d'équipe qui n'a pas été fructueux, j'ai rejoint une seconde équipe en 2021, où j'ai dû remonter la pente pour passer, après 6ans de SPE, de l'avis d'alerte vers un premier avis favorable (pour rappel, il faut deux évaluations/avis favorables consécutifs pour sortir de ce dispositif SPE inconfortable et stigmatisant). Tout se passait plutôt bien jusqu'à au moment où je passais en avis favorable, là, mes relations (avec le chef d'équipe) se sont un peu refroidies (...). La distance s'est ainsi installée entre nous peu à peu, et la communication est devenue pas franchement claire, au point où je revis à nouveau une nouvelle situation d'isolement, et ce depuis plus d'un an.
J'ai pris sur moi comme d'habitude, en me disant qu'avec les temps ça allait s'arranger, mais rien de tout cela. Il y'a quelques jours, j'ai eu un entretien avec ce chef d'équipe, qui m'annonçait sans préavis qu'il serait bien pour moi d'envisager d'aller dans une autre équipe (en gros, il me demande de partir de son équipe, en m'expliquant que ça n'avance pas comme il le souhaite et que je ne réponds finalement pas à ses attentes au sein de l'équipe, alors qu'il n'a rien fait en réalité pour soigner le problème).
Je me retrouve à nouveau totalement démuni. Et croyez moi, passé 50ans, c'est pas facile.
Je ne sais pas comment le CNRS et ma section vont juger mon évolution, mais je crains surtout l'avis que va émettre ma section (qui va découler de cette situation) lors de ma prochaine évaluation chercheur.
Peu importe les détails qui ont amené à cette situation, je pense que je vais me retrouver à nouveau dans une configuration d'avis réservé (voire avec un avis d'alerte) et que la section en déduise par conséquent que je suis incapable de m'intégrer malgré le suivi SPE.
Vu les temps qui courent, et étant donné les positions de la direction du CNRS, qui considère ouvertement que la fonction publique est peuplée de fainéants et souhaiterait créer un cadre juridique pour faciliter le licenciement pour insuffisance professionnelle, j'angoisse littéralement en raison de ma propre situation.

Je crains que dans mon cas, où je vais « apparaître » aux yeux de la section comme étant incapable de suivre les recommandations des RH et de rebondir, je crains donc que ma section émette à mon encontre un nouvel avis négatif, voire un avis d'insuffisance professionnelle qui peut très bien mener à une procédure de licenciement.
Oui, l'idée de me faire licencier après tant d'années au cnrs me déprime complètement, alors que je ne vois pas de solution possible avec mon équipe actuelle (je compte tenter de renouer le dialogue avec le PI, mais rien n'est gagné..). Bref, je vis une situation pas des plus confortables.
J'aimerais donc savoir ce que vous, cher(e)s collègues, en pensez et si je peux avoir des retours d'experiences sur des situations similaires à la mienne.
 
Merci d'avance à toutes/tous pour vos conseils et aide.

[Xav_D]

Bonjour,

Il existe effectivement un risque de licenciement pour insuffisance professionnelle. Toutefois, le sujet ne pourrait se poser que si vous êtes non publiant.
D'après ce que vous indiquez cela ne semble pas le cas puisque vous êtes sorti du SPE. Existe-t-il dans votre unité actuelle une équipe partageant vos sujets de recherche que vous pourriez rejoindre et prête à vous accepter ?
Vous êtes vous tourner vers le SRH de votre délégation afin de leur parler de cette situation ?
Avez-vous contacter vos représentants locaux/régionaux du SNPTES ?

[ThomasJj]

Bonjour,
Se sentir dans une impasse, vivre dans la crainte du licenciement, oui, ça ne doit pas être facile...

En complément des questions de Xavier, théoriquement, ton interlocuteur scientifique (outre la direction de ton unité) pourrait être le DAS référent de ton labo. En partant du principe qu'il est à l'écoute et bienveillant, ne serait-il pas opportun de le contacter ?

Je me permets aussi d'évoquer une hypothèse de réflexion, et sans vouloir me montrer condescendant, vraiment pas du tout (surtout que je ne connais pas ta situation), il existe la possibilité de faire un détachement intercorps pour devenir ingénieur de recherche. Cela permettrait de sortir de la pression constante des publications et autres critères demandés par les sections. Par contre, cela signifierait que ton activité relèverait davantage du corps IR ; bien que, dans certaines communautés, la différence entre les deux est mince.

Sinon la solution la plus évidente semble le changement d'affectation. Existe-t-il des unités plus proches niveau thématique ? Peux-tu bouger niveau géographique si nécessaire ?