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Chaire de professeur junior

Démarré par biggis, 19 Février 2022, 11:24:23

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biggis

Bonjour,

Je vois sur des réseaux passer des fiches de poste pour des chaires de professeur junior. Certains présentent cela comme un nouveau "Saint Graal" de la recherche : contrat de 3 à 5 ans en général au bout duquel on devient PU si on respecte certains objectifs plus ou moins flous. Un objectif clair est souvent l'obtention de l'HDR avant la fin du contrat et des objectifs plus flous (un nombre de publications raisonnable, une insertion reconnue dans l'institution d'accueil et la communauté scientifique et une capacité à développer une équipe de recherche, ...).

Je ne vois pas comment on doit prendre ce genre de poste :
- vraie opportunité (financement associé) ?
- piège ? HDR en moins de 3 ans, soit le candidat l'a déjà soit il est près à soumettre son HDR. Même en 4 ou 5 ans, cela peut être limite car il faut être sûr qu'au moins une thèse soit soutenu, voir même plus.
- du recrutement de "complaisance" (profil de poste souvent très orienté sans doute pour un contractuel local qu'on souhaite "titulariser" alors qu'il n'y aurait pas eu de poste ouvert sinon ?)

Ce n'est pas temps la pression associé au poste qui me questionne mais plutôt tout le flou qu'il y a autour, tant sur le plan réglementaire car les textes me semblent plutôt flous et incomplets que sur le plan académique (deux voies de recrutement comme PU avec des conditions différentes, quelle position/reconnaissance de la société académique vis-à-vis de ces profils/PU)

Je prends tout réflexion/débat/point de vue/...

Bon week end à tous.

JGiordano

Bonjour Biggis,
on partage tes questionnements sur cette nouvelle possibilité de recrutement. C'est pour toutes ces questions et celle de l'iniquité par rapport aux MCf qui font tourner la boutique depuis des années sans être passés PU qui nous ont conduit à nous opposer à ce dispositif de la LPR.

Maintenant, ces CPJ arrivent et il s'agit de savoir ce qu'on peut en faire pour que cela soit le plus utile à l'ESR et aux collègues. Les points "positifs" de ces CPJ sont qu'elles sont financées (200k€ par chaire si tout va bien) et qu'elles vont déboucher sur de l'emploi statutaire (PU) qui est financé avec les plafond d'emplois relevés (mêmes si c'est rarement là qu'il y a un problème) et masse salariale prévue. C'est finalement "moins pire" qu'un CDI LRU en terme de carrière.

Une fois cela dit, il faut regarder au cas par cas comment les communautés et les établissements se saisissent de la CPJ. Si cela permet de faire venir un "jeune sénior" sur un projet de recherche pointu qu'un établissement souhaite initier ou conforter en harmonie avec les équipes de recherche locales, ça peut être utile. Dans ce cas, il n'est pas idiot de demander à ce que le/la collègue passe son HDF avant d'être titularisé.e car l'expérience serait supérieure à 3ans. Si en plus, l'établissement s'engage à stabiliser les contractuels ingénieurs/techniciens qui accompagneraient la chaire, on a ce qu'on peut espérer de mieux avec ce processus. Et ça serait pas trop mal.

D'un autre côté, et on commence à en voir dans certains établissements, le système peut être utilisé sans respect pour l'environnement de recherche local, en contradiction avec des équipes implantées, voire dans un environnement peu stable (hors d'UMR par exemple) juste par la volonté d'une gouvernance d'établissement autoritaire. J'ose penser que ça sera très marginal, mais là, clairement, il faut que la communauté locale soit réactive et s'y oppose.

Je ne sais si cela fait avancer te réflexion, mais je pense que malheureusement (ou heureusement ?), on ne pourra pas faire de généralité et c'est en local que la communauté doit se faire entendre si des problèmes se posent. Le SNPTES se tient prêt à participer à toute réflexion en local et à aider à ce que les choses se passe au mieux en pesant de tout son poids. Que personne n'hésite à nous solliciter ! :)

Au plaisir d'échanger
Jérome