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CNRS : le SNPTES demande des postes et non des marchés de dupes !

Démarré par Xav_D, 16 Octobre 2018, 11:06:10

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Xav_D

Bonjour,

Le SNPTES a interrogé dernièrement le PDG du CNRS sur les recrutements pour les 5 ans à venir.

La "promesse" était qu'en échange d'une réduction des renouvellements postes chercheurs et ITA par rapport aux départs en retraite, le CNRS engagerait 500 doctorants par an sur financement propre.

Le SNPTES s'était opposé à ce point de vue qui une fois de plus correspond à lâcher la proie pour l'ombre. Les craintes du SNPTES étaient fondées ; malheureusement, une fois de plus.

Le SNPTES renouvelle donc sa revendication et qu'à minima l'ensemble des départs à la retraite soient compensés par des recrutements : soit 270 postes de chercheurs et 360 ITA par an.

Retrouvez l'intégralité de notre communiqué ici : http://www.snptes.fr/CNRS-le-SNPTES-demande-des-postes.html

eternalpostdoc

Bonjour,

Je me réjouis de voir que le SNPTES pose les bonnes questions et lutte contre les mauvaises solutions imposées d'en haut. Merci à vous.

Je suis docteur en biochimie, diplômé en 2012, j'en enchaîné 6 années de post-doctorats et ne vois toujours pas l'horizon s'éclaircir. Je suis passé par des instituts renommés et ai produit des résultats scientifiques significatifs. Malgré un parcours exemplaire, comme beaucoup de mes jeunes collègues je constate que l'avenir est plus que bouché, même les postes d'ingénieurs deviennent inaccessibles car trop rares.
Il me semble pourtant évident que notre république ne pourra pas rester un pays de référence en recherche scientifique si l'on n'y met pas les moyens. Le niveau de dépenses en recherche est de 2,27%, loin derrière les efforts de dépense de la Corée du Sud, Japon, de l'Allemagne. Il faut poursuivre l'objectif de 3% du PIB.

C'est très bien qu'il y ait des postes de doctorants mais il faut également des postes d'ingénieurs, de techniciens et de chercheurs pour assurer la continuité de notre recherche.
Bien sûr, on l'a compris, l'argent est le nerf de la guerre. En première approche, il est vrai qu'un doctorant coûte moins cher qu'un ingénieur, mais il faut aussi prendre en compte tous les autres facteurs :
- un ingénieur ou un technicien peut s'inscrire dans le temps long d'un projet de recherche, évitant ainsi au laboratoire de perdre des compétences.
- un ITA maîtrise parfaitement les techniques/protocoles scientifiques en place, donc même si son salaire est plus élevé que celui d'un doctorant, l'ITA est plus autonome et peut travailler plus vite.
Pour ces 2 raisons, il faudrait soutenir le recrutement des ITA.

Je voudrais aussi soulever un dernier point un peu tabou : la question des salaires. Personnellement, je suis satisfait de ma rémunération de post-doc (j'ai le statut de chercheur CDD, le salaire est un peu plus intéressant que celui de la grille des post-doc). Mais avec le coût exorbitant du logement en région parisienne, mon coeur balance entre
- rester à Paris et sa forte concentration de laboratoires, ce qui est une chance pour rencontrer régulièrement d'autres chercheurs, assister à une multitude de conférence.
- partir en province, pour pouvoir plus facilement loger ma famille, avec la tristesse ne ne plus pouvoir assister facilement aux conférences.
J'ai aussi une pensée pour les jeunes doctorants, il est important que le métier de chercheur garde une forte attractivité, de façon à pouvoir attirer les esprits les plus doués, pour servir de belles causes, la biologie, la santé, l'écologie, la physique, les mathématiques, l'histoire, etc. Quand je vois les rémunérations des doctorants, je me rends compte que les grilles n'ont presque pas évolué en 10 ans (le moment où j'ai démarré ma thèse). Et pourtant, avec 2% d'inflation par an, le salaire réel est donc en baisse constante année après année. Alors certes, on ne se lance pas dans la recherche académique pour l'argent, cela étant, tout le monde n'a pas la chance d'avoir un soutien familial pour se loger en région parisienne. Est-ce que l'on ne pourrait pas mettre en place des aides pour que les jeunes doctorants puissent se loger sans difficulté en région parisienne à défaut d'augmenter les salaires ?

L'austérité s'inscrit dans le temps, c'est vraiment usant. La crise financière était en 2008, beaucoup de secteurs se sont relevés, mais pour le monde scientifique, la crise continue. Il y a des rentrées fiscales, la question de de savoir ce que l'on veut en faire. Personnellement, j'ai choisis la recherche en biologie pour soigner les gens.
Je rêve que l'État lance de grands projets de recherche dans la santé. Quoi de plus important que la santé ! Et bien sûr, pour faire avancer la médecine, nous avons besoin de toutes les compétences. Mathématiciens, physiciens, et aussi des économistes et des sociologues pour mieux penser la société et les systèmes de soin.

Vive la recherche !

Otemohu

Je suis tout à fait d'accord avec vous eternalpostdoc dans l'ensemble.
Un point sur lequel je peux témoigné est effectivement sur le cout du logement en région parisienne. Je ne sais pas si en temps que contractuel vous y avez droit mais il existe un complément de 3% de traitement de votre salaire si vous habitez en région parisienne. Ce traitement devrait être revu à la hausse pour la région parisienne du moins (je ne connais pas les contraintes dans les autres grandes villes) car c'est très compliqué pour certains de finir les fins de mois ou alors habiter en couple avec deux salaires.
Je souhaite bien du courage aux futurs doctorants de faire le thèse dans des labos qui auront de moins en moins d'ITA pour les soutenir dans leur recherche. Déjà que c'esdt parfois tendu actuellement, le futur ne sera que plus compliqué et obligera une excellente autonomie des étudiants en thèse.
Bien à vous,